
Quarante-deux pèlerins des différentes paroisses du diocèse de l'Église apostolique arménienne en France sont rentrés chez eux, via Air France, samedi 24 janvier 2020, après un pèlerinage inspirant dirigé par Monseigneur Vahan Hovhanessian, Primat, et le très révérend Père Krikor Khachatryan,


Les Saintes Hripsimé et Gayané

Selon la légende, Heripsimé, une descendante de la famille royale romaine, vivait en ermite dans un monastère romain vers 300 après JC, où elle menait une vie chrétienne avec trente-cinq religieuses. Elle était extrêmement belle et l'empereur romain Dioclétien, touchée par sa beauté, souhaitait l'épouser.
Pour éviter ses avances énergiques afin de rester chaste, elle a pris la fuite vers Alexandrie avec les autres religieuses et leur supérieure, Gayané. Elles se réfugièrent finalement en Arménie, dans un pressoir à vin abandonné aux alentours de Vagharshapat.
L'empereur romain les poursuivit et demanda même l'aide du roi arménien païen Dertad pour les ramener à Rome. Toutefois, lorsque les soldats du roi Dertad découvrirent l'endroit où les religieuses se cachaient, en voyant Heripsimé le roi Dertad tomba à son tour amoureux d'elle et voulut se marier avec lui. Hripsimé refusa car elle préférait l'amour du Christ au mariage avec le roi.
Le roi fit alors pression sur Gayané, mais celle-ci, au lieu d’exécuter les ordres du roi, demanda à Heripsimé de rester ferme dans sa foi et donc de résister. Furieux, le roi fit torturer Heripsimé, Gayané ainsi que les autres moniales. L’on raconte qu’on leur a coupé la langue, crevé les yeux et qu’elles firent brûlées. Depuis, elles sont vénérées comme les premiers martyrs de l'histoire arménienne.
Le martyre de ces femmes correspond à la dernière année d'emprisonnement de saint Grégoire l'Illuminateur, qui a été jeté dans une fosse profonde par le roi Dertad. Une fois libéré, saint Grégoire fit construire des chapelles sur les reliques des nonnes, au début du 4ème siècle. Plus tard, saint Sahag Bartev fit rénover ces chapelles et pendant le pontificat de Catholicos Gomidas, c’est-à-dire au 7ème siècle, deux belles cathédrales furent érigées. L'une d'elles, la cathédrale de Sainte Heripsimé, reste un monument majeur de l'architecture arménienne.
En 1979, Sa Sainteté Vasken Ier, Catholicos de tous les Arméniens, informait Sa Sainteté Khoren Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie à Antélias, qu'à la suite de récentes fouilles archéologiques, des tombes fermement scellées ont été découvertes. Il lui écrivait : "C’est avec une profonde émotion que nous tenons à vous informer que le tombeau antique découvert au cours de la dernière année sous les murs du monastère Sainte Heripsimé contenait des squelettes appartenant à des personnes décapitées. Il est très probable que ces ossements soient ceux de Sainte Heripsimé et des autres moniales martyrisées ». Aux yeux des archéologues, l'authenticité des reliques ne faisait pas de doute, à en juger par les traces des tortures infligées dont témoignait l’état des squelettes, la direction dans laquelle les corps avaient été enterrés, et l'absence de pratiques funéraires païennes.